Des grands plateaux déserts et des lacs tranquilles, des paisibles troupeaux de vaches et des petits villages, des belles églises romanes et des fromageries: le GR30 nous emmène dans des paysages tantôt sauvages, tantôt façonnés par l’homme, tout le temps variés, avec ce qu’il faut de dénivelée pour se gaver sans scrupules de spécialités régionales!

Vue d’ensemble du GR30

Le parcours entier du GR30 fait globalement le tour du massif du Sancy (juste au Sud de Clermont-Ferrand) dans le sens des aiguilles d’une montre. En partant de la Bourboule ou du Mont-Dore, il décrit une grande boucle, les quatre premier jours sur le Sancy et ses contreforts (Orcival, Aydat, Saint-Nectaire, Besse), avant de s’aventurer quelques jours dans les déserts et pâtures du Cézallier, pour finir par l’ascension du Sancy.

Le GR30 alterne entre une grande variété de paysages: des plateaux désolés, des hameaux et petits villages, des pâturages broutés par des troupeaux paisibles, des ruisseaux et rivières, des champs, des forêts de hêtres, de chênes ou de résineux, les cîmes du Sancy, la chaîne des Puys, les gorges de la Monne…

Chaque journée amène vers de nouveaux lacs: le lac Pavin, le lac Servières, le lac de Montcineyre, les deux lacs de la Godivelle, pour ceux que nous avons préférés, et beaucoup d’autres (Guéry, Aydat, Cassières…).

Il fait aussi découvrir un patrimoine architectural remarquable: les thermes du Mont-Dore, les églises romanes d’Orcival et de Saint-Nectaire, le château de Murol, la vieille ville de Besse…

Enfin, les dénivelées s’accumulent vite, et cela reste une randonnée bien sportive!

Pour préparer cette randonnée sur le GR30, on s’est notamment appuyés sur Les terres du Milieu, un site de randonnées sur le Massif central, ainsi que ses infos trouvées ici ou .

Notre parcours

Sur les 9 jours / 190 kilomètres du GR30, nous avons fait une boucle correspondant à peu près à sa moitié Nord, soit les quatre premières étapes, pour rejoindre le point de départ, la jonction GR30-GR4. Voici la carte de l’itinéraire sur Komoot (à cause de la coupure due au téléphérique, la fin du dernier jour, entre B et A, n’apparaît pas):

Questions pratiques

Comment se rendre au point de départ du GR30?

En train/bus: vous pouvez réserver chez la SNCF un aller-retour pour la Bourboule (ou pour le Mont-Dore), soit 5h15 de trajet depuis Paris (le tronçon Clermont-Mont-Dore se fait en car SNCF). Le Mont-Dore est juste après la Bourboule dans une vallée en cul-de-sac; je recommande de descendre à la Bourboule, mais tout fonctionne en partant du Mont-Dore.

En voiture: la Bourboule est à 4h30 de route de Paris; nous nous sommes garés juste derrière l’Intermarché des Planches (près du camping des Clarines), dans une sorte de parking à camping-cars.

Combien de jours?

9 jours pour la boucle officielle (qui peuvent être réduits à 8 en coupant le détour vers Saint Genès Champespe); 5 jours en se limitant à la partie Nord (ce que nous avons fait).

Où dormir? Comment se ravitailler?

Chacune des étapes officielles a au moins un gite d’étape et souvent quelques hôtels ou autres logements. Dans ce cas il faut réserver bien à l’avance si vous randonnez en haute saison. Les hébergements nous ont généralement paru chers et peu qualitatifs.

Le bivouac est autorisé dans le parc naturel régional des volcans d’Auvergne (on monte la tente le soir et on la démonte le lendemain matin tôt). Il y a beaucoup de beaux endroits pour camper et l’eau ne manque pas.

Pour la nourriture, il suffit de porter 2 ou 3 jours de nourriture; il est très facile de refaire le plein dans les villages traversés (il y a au moins une boulangerie ou une supérette par étape).

Nos cinq jours sur le GR30

Jour 1: La Bourboule – lac Servières

15km, +780m, -500m, 5h

Partis vers 9h de Paris, nous arrivons vers 13h30 à la Bourboule. Cette ville thermale s’allonge dans une vallée encaissée de la Dordogne – qui prend sa source à quelques kilomètres de là, au Mont-Dore, par le confluent de la Dore et de la Dogne. Nous achetons un quart de Saint Nectaire et un bon saucisson à l’Intermarché et laissons la voiture dans le parking juste derrière.

La première partie de cette étape, qui monte vers le Nord de la Bourboule au Puy Gros puis redescend jusqu’au lac de Guéry, donne à voir des paysages parmi les plus magnifiques du GR30: sous un temps pluvieux et brumeux, dès que le premier col est passé, on suit la ligne de crête jusqu’au Puy Gros dans une ambiance fantomatique.

Tantôt on ne voit rien; tantôt un pic ou une vallée se découvre. A la levée d’une nappe de brouillard on découvre un troupeau de vaches à quelques mètres, puis tout le paysage se noie de nouveau.

A la redescente, l’horizon se libère; le chemin serpente entre les puys, longe des burons, traverse des plateaux désolés dignes du Seigneur des Anneaux. Souvent des oiseaux de proie battent des ailes en vol stationnaire ou se laissent porter par le vent. Bref, une atmosphère hors du monde.

Le lac de Guéry, longé par la départementale, n’a pas un grand intérêt. En revanche, peu après celui-ci, le GR30 donne plusieurs points de vue sur les spectaculaires roches jumelles de Tulières et Sanadoire, deux monts qui sont en fait d’immenses cheminées volcaniques et se toisent l’une l’autre.

Après une grande courbe aérienne dans les pâturages, le chemin descend à travers la forêt jusqu’au lac Servières. La baignade y est interdite (comme dans la plupart des lacs, sauf Aydat), mais il est calme, paisible, et il y a de bons emplacements pour poser la tente sous le couvert des résineux.

Jour 2: Lac Servières – Lac d’Aydat

27km, +530, -880, 7h50

Pour ce deuxième jour, c’est une étape très différente de celle de la veille: On marche plutôt sur des petites routes, ou sur des routes non carrossables, de hameau en hameau, le long des champs et des pâturages.

Le premier point marquant est, au bout d’une heure de marche, le petit village d’Orcival, et son église romane, l’une des cinq principales d’Auvergne. Le village nous paraît un peu sombre et encaissé mais l’église est magnifique, du moins à l’extérieur (un mariage ne nous permet pas de la visiter).

Le GR30 oblique ensuite vers l’Est et rejoint la chaîne des Puys (tout est sous la forêt, mais il y a de temps en temps une pfenêtre sur le Puy de Dôme), jusqu’au lac de Guéry. Ce dernier est privé; nous étions un peu frustrés de le contourner et de devoir continuer à marcher plutôt que d’y faire étape.

Nous plantons finalement la tente après cette longue étape (8h…) dans un coin à l’abri des regards au bord du lac d’Aydat (pas évident à trouver car le lac est très fréquenté). La vue est belle et une petite baignade fait du bien.

Jour 3: Lac d’Aydat – Saint-Nectaire

21km, +560m, -590m, 6h

Une étape de beauté constante, avec beaucoup de vues dégagées sur les collines d’Auvergne. Dans la première section, on voit de loin le Livradois-Forez; dans la dernière section, le pays de Saint-Nectaire. Au milieu, les sympathiques gorges de la Monne (bons spots de bivouac côté Nord).

A Saint-Nectaire nous n’avons pas trop le courage de chercher un emplacement de bivouac à proximité, et nous nous arrêtons dans l’excellent gîte Au bon accueil.

L’église romane de Saint-Nectaire est d’une grande beauté, notamment pour ses chapiteaux sculptés (ci-dessous un petit âne qui joue de la lyre) et ses statues de Saint Baudime et de la Vierge.

Jour 4: Saint-Nectaire – Lac Pavin

26km, +970m, -450m, 7h30

Les premiers kilomètres après Saint Nectaire découvrent vite des perspectives sur le château de Murol, qu’on atteint au bout d’une heure et demie. Le site est spectaculaire – le château surplombe la vallée – mais le billet d’entrée nous paraît un peu trop cher!

Le site attire pas mal les familles et le village médiéval de Murol, à un quart d’heure de marche en redescendant du château, est un peu trop animé pour nous.

Nous entamons bientôt une montée assez rude vers Besse; elle débouche rapidement sur de magnifiques plateaux. Couverts de champs ou de pâturages, ponctués de troupeaux bien paisibles, les panoramas sur le massif du Sancy sont sublimes.

On reste longtemps en hauteur, avant de redescendre sur Besse, un très joli village médiéval. Comme l’heure est tardive nous reprenons vite la route et bivouaquons un peu avant le lac Pavin.

Jour 5: Lac Pavin – Mont-Dore

18,2km, +780m, -610m, 5h50

Du lac Pavin, le tracé du GR30 oblique plein Sud puis vers l’Ouest pour deux ou trois jours de marche dans le Cézallier avant de revenir vers le Nord pour boucler la boucle. Pour réaliser une boucle de 5 jours, nous coupons par la jonction GR4-GR30, puis remontons directement au Sancy.

Un tour du lac Pavin s’impose pour commencer: ses pentes tombent abruptement dans l’eau, et il est resté beaucoup plus sauvages que les lacs vus les jours précédents, hormis une petite zone avec un restaurant et des locations de barques. Sa forme quasi-circulaire le rend très esthétique.

Nous quittons ensuite le GR30 pour emprunter la liaison GR4-GR30. Elle nous mène d’abord vers la jolie chapelle de Vassivière, posée sur une colline, qu’on atteint au terme d’un petit chemin de croix. Le lieu a beaucoup de charme!

Nous rejoignons ensuite Super Besse, une station de ski en reconversion vers les activités estivales, avant d’attaquer la rude montée jusqu’au sommet du Sancy. On revient là sur des paysages de plus en plus rudes, couverts de bruyères de toutes les couleurs. Les panoramas du côté Ouest, opposé à la station, sont les plus beaux.

Pour la fin de l’étape, le téléférique du Mont-Dore permet d’épargner un peu les genoux. Une fois en bas, c’est assez urbain et moins intéressant, et je me suis donc autorisé à faire un peu de stop pour retrouver la voiture à la Bourboule.

La ville du Mont-Dore vaut le coup d’oeil avant de partir, car beaucoup de bâtiments datent de ses heures de gloire comme station thermale.

Bilan de ces 5 jours sur le GR30

Une randonnée magnifique, très variée, facilement accessible en train, avec des sacs légers; des puys, des vaches, du fromage: que demander de plus?

La suite du parcours officiel du GR30, qui fait une grande boucle vers le Sud dans le Cézallier, doit également être magnifique: nous avons passé quelques jours de farniente dans cette région (dans un gite absolument parfait tenu par deux Belges): ce sont des paysages très vallonés, peu accessibles, très tranquilles, et notamment de très beaux lacs (Moncineyre, Godivelle…).

En somme je recommande chaudement cet itinéraire pour un bol d’air sportif sur quelques jours!

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