Jinja, c’est à la fois les sources du Nil les plus crédibles – sur le lac Victoria-, la capitale de l’adrénaline en Ouganda (hors périodes de guerre civile) et, conséquence logique, la ville ougandaise avec la plus forte concentration de wazungu (Blancs) au yard carré.
Je finis mon voyage en Ouganda aux sources du Nil, à Jinja, au bord du Lac Victoria.Tous les moyens d’exploration sont licites pour appâter le touriste, du cheval au kayak, en passant par la croisière et le speed boat. Donc je fais ce qu’on me dit de faire (et ce que font tous les jeunes qui viennent ici): je m’inscris pour une journée de rafting. On me prévient que c’est sportif, mais bon, j’y vais sceptique.
J’arrive a l’auberge de jeunesse vers 10h du soir après un trajet épuisant – parti de Kasese à l’Ouest de l’Ouganda vers 10h du matin après avoir fait un dernier safari dans la lumière du matin. J’agonise dans une interminable attente piégé dans les embouteillages de Kampala (il y a un match de foot contre Madagascar ce soir-là). Le bus me lâche sur la grand-route, en pleine nuit et au milieu de nulle part, et je prends un moto-taxi qui cherche à m’arnaquer. Après avoir fait le tour de la ville en demandant son chemin, il finit par me déposer à l’auberge de jeunesse, à 500 mètre du point de départ.
J’attends une demi-heure qu’on s’occupe de moi. Il y a une sorte de soirée avec de la musique forte et des néerlandaises prépubères qui s’agitent et qui crient. Le barman me dit qu’ils n’ont plus de chambres mais que je peux dormir sous la tente si j’ai un matelas. J’y mets mes affaires pendant qu’il passe au micro-ondes une lasagne surgelée. Puis le manager me dit que la tente est prise et que je dois aller au dortoir – trois couples de lits superposés collés les uns contre les autres dans la nuit moite. J’engloutis ma lasagne. Pas de wifi sur Android. Je mets mes boules quies et je me couche.
Départ tardif le lendemain (heureusement). Petit-déj, paiement, briefing, équipement, puis une heure de trajet dans une sorte de camion militaire, ouvert de trois côtés, à travers les villages. Les gamins doivent se refiler le mot que les Blancs passent à 9h du matin tous les jours; sur toute la route ils sont massés en grappe et crient joyeusement. On nous débarque et les canots sont descendus jusqu’à la rive.
Nous sommes sept dans le canot, plus le guide, et dont trois Chinoises. Elles ne font que la matinée, et c’est tant mieux pour elles. La suite en images!