(Ferrare, piazza Savonarola) Dans les temps troublés qui suivent la mort de Laurent le Magnifique, le dominicain Savonarole enflamme Florence par des sermons contre les arts et les plaisirs.
Il naît à Ferrare, dont il s’enfuit pour Bologne. Il au couvent de Saint Dominique et devient moine. Envoyé à Florence, il connaît le succès par ses prêches aux accents prophétiques qui dénoncent le relâchement des mœurs et la dépravation du clergé et appellent au retour aux valeurs de l’Evangile.
Son influence grandit, tant sur les humbles que sur les puissants (il est confesseur de Pic de la Mirandole). A la mort de Laurent le Magnifique, alors que la syphilis remplit les cimetières, les prêches de Savonarole sur le Jugement Dernier enflamment Florence.
En 1494, quand Charles VIII envahit Florence, Savonarole prend la tête de la ville, négocie sa reddition et instaure un régime théocratique. Il s’attaque aux tenants du luxe florentin: il interdit fêtes et jeux, il impose le port d’habits austères.
Sur la piazza della Signoria, il élève un « bûcher des Vanités », sur lequel les Florentins brûlent tout ce qui s’éloigne de la morale: livres, robes, jeux, instruments de musique, Botticelli, Pétrarque et Boccace y passent. La ville se divise entre les piagnoni (les pleureurs, ses partisans), les arrabiati (les enragés, ses opposants) et les bigi (les gris, partisans des Médicis).
Le pape Alexandre VI se lasse bientôt des attaques incessantes dont il est objet. Il excommunie Savonarole, l’accuse d’hérésie et fait pression sur Florence. Une révolte le chasse du pouvoir en 1497 et le livre au pape. Condamné à mort, il est torturé, pendu et brûlé avec deux autres moines sur la place où s’était tenu le bûcher des Vanités.
Les cendres de Savonarole sont jetées dans l’Arno et les Médicis reviennent au pouvoir.