Après moi le déluge, et après les occlusives, les fricatives et affriquées.
Les fricatives, comme les occlusives, sont produites par un resserrement du chenal expiratoire, mais contrairement aux occlusives, ce resserrement ne va pas jusqu’à la fermeture complète. On peut les classer en fonction de leur lieu d’articulation: sifflantes, chuintantes…
Une affriquée est une diphtongue composée d’une occlusive et d’une fricative, dont la prononciation est légèrement modifiée. Par exemple, en Allemand, le « z » se prononce entre [ts] et [dz].
En Chinois, il y a cinq fricatives sourdes (en gras dans le tableau ci-dessous), en fonction du point d’articulation. Elles sont ce que j’appelle la « base »: elles sont sourdes (les cordes vocales ne vibrent pas) et non-aspirées. Voici classées dans le tableau qui suit les fricatives et affriquées chinoises, avec quelques collègues françaises, anglaises et espagnoles. Le lieu d’articulation (point le plus étroit par où passe l’air) est vers l’avant de la bouche pour les labio-dentales, puis de plus en plus vers l’arrière en allant vers la droite du tableau, jusqu’au voile du palais pour les vélaires.
Labio-dentale | Dentale | Sifflante (alvéolaire) | Chuintante (post-alvéolaire) | Rétroflexe | Alvéolo-palatale | Vélaire | ||
Fricative non-voisée (base) | [f] f | [ð] Anglais : th de think | [s] s | [ʃ] Français : ch | [ʂ] sh | [ɕ] x | [x] h Espagnol : j | |
Fricative voisée | Vibration des cordes vocales | [v] Français : v | [θ] Anglais : th de the | [ʒ] Français : j | [ʐ] r | |||
Fricative affriquée | Ajout d’un « t » initial | [ts] z | [tʂ] zh | [tɕ] j | ||||
Fricative affriquée et aspirée | Ajout d’un « t » initial et d’une aspiration finale | [tsh] c | [tʂh] ch | [tɕh] q |
Le « f » et le « h » n’existent que dans cette version « de base »: sourde et non-aspirée. Le « f » se prononce [f] sans voisement ni aspiration (moins aspiré qu’un « f » français!). Quant au « h », sa prononciation se note [x] et correspond au même son que le « j » espagnol (dans jota) par exemple.
Puis viennent trois triplets plus complexes.
Le premier triplet (les « sifflantes », ou « alvéolaires ») part du « s », qui se prononce [s] comme en Français. En plus de sa version « de base », il donne lieu à une version affriquée: [ts], qui se note « z », et à une version affriquée-aspirée [tsh], qui se note « c ». Il est important de comprendre que la différence entre « z » et « c » est uniquement l’aspiration: de même que pour les occlusives, « z » et « c » sont sourdes (pas de voisement!), et l’une est non-aspirée et l’autre aspirée. Contrairement à certaines idées reçues, « z » ne se prononce pas [dz], mais [ts] (sans aspiration), tandis que [c] ne se prononce pas [ts] (un Chinois entendrait un « z ») [tsh] avec une belle aspiration.
Le deuxième triplet, les « alvéolo-palatales », est moins difficile que son nom ne peut le faire penser. Le son de base, qui s’écrit « x » et se note [ɕ] dans l’alphabet phonétique international, est intermédiaire entre un « s » et un « ch » français. Il correspond vaguement à un « ch » prononcé en sosotant. La manière correcte de la prononcer se fait en rapprochant le plat de la langue de l’arrière des alvéoles. Comme le « s », le « x » existe en version affriquée (« j », noté [tɕ], prononcé entre [t] et [tch])) et en version affriquée-aspirée (« q », noté [tɕh], prononcé entre [tsh] et [tchh]).
Enfin, le troisième triplet est un quadruplet, celui des « rétroflexes ». Le son de base ressemble à un « ch », et peut être prononcé comme tel (on vous comprendra); cependant, la manière correcte est de recourber la langue : la pointe doit monter jusqu’à revenir vers l’arrière, de sorte que le son soit produit non par le dessus mais par le dessous de la langue (définition des rétroflexes). Le son s’écrit « sh » et se note [ʂ] (la petite vague en bas du « s » signifie « rétroflexe ». Ce son existe sous trois autres versions: fricative sonore non-aspirée (s’écrit « r », se prononce proche du « j » français et se note [ʐ]), affriquée sourde non-aspirée (s’écrit « zh », se prononce proche du « tch » français et se note [tʂ]) et affriquée sourde aspirée (s’écrit « ch », se prononce proche du « tch » français avec aspiration et se note [tʂh]).
Je vous propose pour conclure une transcription simplifiée et plus intuitive, que j’utiliserai par la suite. Il me semble important de structurer par triplets clairement identifiables. Je note l’aspiration par une apostrophe. Le triplet des sifflantes est simple:
Son | Prononciation FR | Pinyin | |
s | [s] | « s » | s |
ts | [ts] | « ts » sans aspiration | z |
ts’ | [tsh] | « ts » avec aspiration | c |
Pour les alvéolo-palatales, je noterai donc « σ » le son [ɕ] qui se note « x » en pinyin, et se situe entre un « s » et un « ch », le plat de la langue entre les alvéoles et le palais.
Ma notation | Son | Prononciation | Pinyin |
σ | [ɕ] | entre « s » et « ch » | x |
tσ | [tɕ] | entre « t » et « tch », sans apiration | j |
tσ‘ | [tɕh] | « tch » + aspiration | q |
Pour les rétroflexes, je mettrai un petit « r » en indice, pour rappeler qu’il faut prononcer la consonne avec le dessous de la langue contre les alvéoles. Cela donne donc:
Ma notation | Son | Prononciation proche de… | Pinyin |
chr | [ʂ] | « ch » | sh |
jr | [ʐ] | « j » | r |
tchr | [tʂ] | « ch » sans aspiration | zh |
t ch’r | [tʂh] | « ch » + aspiration | ch |
etrange que ces articles quasi systématiques des européens apprentis chinois, sur la prononciation de cette langue ???
serait ce
le fruit d’une fascination, d’une hypnose (!) que seul le fasciné peut comprendre,
un pari de potaches de nous instruire de théories nées dans la tête d’expatriés sinophiles ?
un complexe « défoulé » devant les muystères d’une langue définitvement absconce …
mystère ….
le père d’un apprentis « sinéphile »