Le monde a l’air de s’être arrêté. L’Europe n’est plus au bout du fil. Les vues du ciel montrent un ciel pur, mais on nous dit que des particules-voyous planent aux nues. Aux miradors, les régulateurs veillent, en attente de la circulaire libératrice. Les karchers sont au repos.
L’homme est comme ramené à sa terranéité, à la limitation dimensionnelle qui est après tout la plus simple manière de le différencier d’un requin et d’un vautour. Le ciel est bleu, mais sans accès. Un vent de paix souffle sur l’Europe.
De ce côté du globe, on s’est fait à l’inverse. Aux ciels pas très clairs, mais où ça passe quand même. On n’est jamais trop sûr du smog ou du vent de sable qui plane au-dessus de nos têtes, mais le pilote passe quoi qu’il arrive. Comment une bête perturbation atmosphérique arrêterait-elle sur sa lancée un pays qui s’est doté d’un bureau de Planification de la Météo?
Soudain ces deux antipodes redeviennent distants l’un de l’autre. Rejoindre l’Europe prend à nouveau plus de temps qu’une lettre à la poste. Seul le téléphone, le courriel nous relient au Vieux continent – et ce ne sont que du vent sur la plaine, des bits d’information, des suites de zéros et de uns.
Et figés dans l’attente, tels avant le duel final d’un western de l’immatérialité, on attend.