Maintenant que je vis de l’intérieur la condition de l’habitant de Siheyuan, je crois qu’il est de mon devoir de balayer quelques idées reçues. Pour ceux qui n’ont pas lu attentivement le Lonely Planet Chine, un Siheyuan est une maison traditionnelle chinoise, où quatre bâtiments rectangulaires encadrent une cour carrée. Ils sont le plus souvent situés dans des Hutong (ruelles) ; on les appelle donc parfois, par abus de langage, des Hutongs.
Première idée reçue sur les Siheyuan : c’est froid en hiver, chaud en été
Evidemment, quatre bâtiments sur les côtés d’une cour glaciale/brûlante, isolés à la Chinoise et couverts de baies vitrées, c’est froid/chaud.
Mais, comme l’eût dit Pangloss, si nos portefeuilles sont si bien remplis, c’est pour être vidés par la note de chauffage électrique/air conditionné.
Deuxième idée reçue sur les Siheyuan : c’est sale.
En fait, il s’est passé quelque chose en Chine entre 1912 et 2010. Du temps des Empereurs, c’était sûrement aussi propre que Versailles. Mais après que le gouvernement, dans sa belle cause prolétarienne, a eu convié le peuple à investir les cours bourgeoises des Siheyuan d’habitats collectifs, plutôt que de les rénover à grands frais, il a opté pour de grands blocs soviétiques.
Troisième idée reçue sur les Siheyuan : c’est pour les étrangers
L’idéal du Chinois, ce n’est pas vraiment de se les cailler dans un bouge de trois pieds carrés. Il n’y a vraiment que les Longs Nez pour vouloir se coltiner un Siheyuan, et l’intelligentsia chinoise quand même.
Le Siheyuan ? Inconfort relatif, mais plaisir absolu. A moins que ce ne soit l’inverse.