Hangzhou est une ville romantique.
La sagesse chinoise elle-même le dit :
« Au ciel, il y a le paradis; sur terre, il y a Hangzhou et Suzhou »
La sagesse du touriste, elle, dit qu’il y a une foule démentielle sur la promenade autour du lac.
Il y a ceux qui marchent, groupes d’amis qui parlent fort, s’exclament, rient, d’un « beautiful scenic spot » à l’autre. A midi, ils prennent des brochettes cuites dans l’huile bouillante, des pains fourrés de viande et s’asseyent dans un kiosque en pagode.
Il y a ceux qui sont pressés, qui optent pour la voiturette électrique et se font transporter au pas de course d’un embarcadère à un temple, d’un parc à une colline. Un guide leur débite tout ce qu’il convient de retenir de Hangzhou.
Il y a aussi, sur chaque banc, de dix mètres en dix mètres le long des dix kilomètres de rive, un couple d’amoureux penchés l’un sur l’autre face à l’étendue – car n’oublions pas, Hangzhou est une ville romantique.
Sur les eaux calmes du lac, une nuée de bateaux vogue : de grande taille pour rejoindre les îles rapidement, de petite taille et mus par la rame d’un guide pour des familles tout en admiration; dans un style neuf et bon marché, ou attifés comme des jonques pour goûter l’authenticité d’une traversée comme au temps des empereurs.
Au loin, sur les collines avalées par la brume, on imagine un cortège de randonneurs renouveler le rite d’ascension de sommet. Pic venu en volant, pic du Nord, pic de l’Esprit retiré, qui s’étagent en plans successifs selon l’éloignement – teintes du vert au gris, teintes du gris au blanc.
Partout l’air résonne de bruits de circulation, de discussions animées qui résonnent et s’estompent sur l’aire du lac.