Quelques conseils pour profiter de cet endroit sublime mais plein de touristes et y faire de belles balades!
A Zhangjiajie (张家界, « Djangtyatyé »), je me demande: comment abstraire un paysage féérique de l’empreinte des hommes? Car Zhangjiajie c’est une de ces peintures chinoises – je croyais qu’elles étaient pure fantaisie – que la foule aurait envahie.
Fallait-il donc prendre Zhangjiajie tel que je l’ai vu, noir noir de monde, pullulant de groupes en voyages organisés sur ses quatorze hectares, où l’on doit jouer des coudes des heures durant sur des chemins panoramiques suspendus au-dessus d’un vide vertigineux?
Fallait-il plutôt effacer toute trace d’intervention humaine, et considérer de loin ces sommet inaccessibles, ces parois verticales, ces aiguilles qui se perdent dans la brume?
Ou bien fallait-il en garder l’image qui séduit le mieux nos yeux occidentaux, celle que les grands peintres chinois ont immortalisée sur leurs toiles: des pics improbables au flanc desquels s’accroche un escalier presque vertical entre des pins équilibristes?
Dans la vallée une rivière coule, les sommets sont avalés par les nuages, et quelque part à mi-pente deux lettrés prennent le thé sous une pagode.
Nous devons rester deux jours à Zhangjiajie. Purgatoire touristique. Quelque chemin que nous prenions, nous retrouvons les cars de touristes. L’air est moite, mes fringues poisseuse, la bouffe huileuse, huileuse, et toujours plus huileuse que ce à quoi l’on s’était résigné.
Comment se repérer
Il faut d’abord que je donne quelques précisions sur la topographie des lieux.
Ce qu’aucun plan n’indique, c’est que Zhangjiajie est sur deux niveaux. A l’origine c’est un plateau, dans lequel une rivière a creusé des sillons profonds. On se retrouve avec des pics immenses qu’entoure un plateau, constitué par ce qui n’a pas été érodé.
On peut donc cheminer soit “en bas”, au pied des pics et le long du lit des rivières, soit “en haut”, sur cette sorte de plateau en surplomb des vallées – 400 mètres plus haut. Il y a quelques chemins pour monter ou descendre d’un niveau à l’autre, ainsi qu’un colossal “ascenseur” qui amène les flots de touristes 400 mètres plus haut en quelques minutes, du niveau “du bas” à celui “du haut”.
Aucune carte donc n’indique quelles zones sont “en haut”, quelles zones “en bas”. Voici un scan de celle qu’on vous donnera si vous demandez:
Et pour vous rien que pour vous, en voici une version « intelligente » superposable, qui vous dit vraiment ce que vous y verrez (cliquez pour agrandir):
Pour vous repérer sur cette carte:
- en bleu la rivière principale;
- les zones en jaune sont « en haut »;
- évitez ce qui est en rouge;
- allez éventuellement aux points en orange;
- mettez-vous en plein les mirettes sur les trajets en vert.
En ce qui concerne les points de vue:
- « w » est la photo classique, la belle forêt de pics; vous serez juste quelques centaines sur chaque point de vue;
- « x » est beaucoup plus sympa: un peu moins spectaculaire, mais beaucoup moins de monde;
- « y » et « z » sont époustouflants et absolument déserts.
Pour l’hébergement:
- « A »: pratique (à l’entrée Sud) mais moche;
- « B » et « C »: pas trop mal;
- « D »: vaut le voyage.
En résumé: prenez l’entrée Sud, suivez la rivière pendant 200 mètres, quittez le flot et prenez sur la droite; si vous ne vous trompez pas de chemin vous êtes partis pour une rando magnifique.